Seryi Volk & Krasnaya Shapochka

Un des premiers court-métrage d'animation que j'ai vu, et qui m'a beaucoup marqué. C'était du temps où la TV rediffusait des court-métrages du festival d'Annecy en 3e partie de soirée. Je devais avoir dans les 7 ans, mes parents en avait enregistré sur une VHS, dans mon souvenir le présentateur avait de grosses lunettes carrés et parlait devant un fond bleu d'un ton monocorde en annonçant les films, et entre SatieMania et Deux soeurs il y avait Le loup gris et le petit chaperon rouge de Gari Bardine. Il a obtenu, entre autre, le grand prix du festival en 1991. Chanté en russe, je me souvenais nettement des chansons et quand je l'ai revu quelques années plus tard je connaissais toujours les airs par cœur.

---

Depuis j'ai fait un dossier dessus en DMA et je me suis intéressée aux autres court-métrages de Bardine dans lesquels on constate une forte adéquation entre sujets abordés et matériaux utilisés. Je pense que cette correspondance fond/forme est très importante dans le cinéma d'animation et c'est un des aspect auquel je fais toujours attention quand je construis un film. Dans Le loup gris..., Bardine utilise la pâte à modeler d'une façon brute, sans artifices. Les personnages ont un aspect sculpté, inachevé, presque boueux qui peut parfois surprendre, mais qui permet une grande liberté d'animation et de jeu avec la matière. Quoi de plus vivant qu'un personnage brouillon et vibrant de traces?

J'ai réussi à trouver le film en entier, qui fait quand même 26 mn... Mais là encore le rythme entraînant, les chansons, la multitude de détails (que l'on ne peut guère apprécier sur le net il est vrai) et les personnages attachants nous captivent jusqu'au bout.

 

Toute seule, sans maman
Sans papa, sans amis
J'ai quitté Moscou
Pour aller à Paris
Le Petit Chaperon rouge
Est une fille très hardie
Mais elle est aussi, hélas,
D'une naïveté inouïe