13 décembre 2008

La Mélodie de l'ombre

Mardi soir s’ouvrait la saison du Forum des Images pour le cinéma d’Animation, rendez-vous qui alterneront avec l’animathêque de l’AFCA. Première constatation sitôt arrivée au forum des Halles, le monde! Il y avait une de ces queue! Assez étonnant pour une séance d'animation, mais qui s'explique par la récente réouverture et le fait que ce n'était pas seulement de l'anim' mais un ciné-concert. La séance se déroulait dans l'auditorium de 500 places qui fut ainsi bien rempli.

La Mélodie de l'ombre devait donc nous présenter neuf films rares de pionniers, surtout japonais, sur la musique de 11 musiciens et d'une chanteuse/narratrice. Le résultat est contrasté. Tout d'abord il faut parler de la voix de la chanteuse Eva Schwabe, qui a pu en déstabiliser certains. Très présente, avec un accent fort, elle pouvait sortir les spectateurs des films, surtout que l'on ne comprenait pas tout ce qui était dit (problème en régie? sa voix et la musique se chevauchait parfois assez mal, et un spectateur grognon l'a fait remarqué à la fin du spectacle). De plus sur certains films ce n'était que répétitions de ce que l'on voyait à l'écran et ne se justifiait pas forcément. La musique par contre était bien et nous changeait des ciné-concerts habituels (souvent du style jazz moderne, j'en garde un mauvais souvenir pour la séance Emile Cohl). Le style fanfare avec beaucoup de cuivres était très agréable, mais peut-être un peu trop en décalage avec certains films tristes (par exemple la fin du Reiniger) et le son était là encore parfois trop fort. Le principal problème du ciné-concert reste que l'on a du mal à se focaliser sur les films, puisque l'on a tendance à vouloir regarder les musiciens, écouter la musique et la chanteuse, et c'est assez difficile de suivre une narration. Par contre nous avons eu droit à un film expérimental et là ce fut parfait! Parce que justement l'esprit a pu vagabonder, aller et venir dans l'image, se laisser porter sans se concentrer vraiment sur le film.


Sur les 9 films, seul le premier The Flying Koffer (1922) était de Lotte Reiniger et parmi les 8 autres certains étaient en trop, surtout les films de type karaoke que l'on oubliait vite. J'ai particulièrement apprécié les 3 derniers dans lesquels figuraient Rhythm de Shigeji Ogino (1935)qui se mariait très bien avec la musique, Whale de Noburo Ofuji (1952)dans lequel trois hommes dérivent à la suite d'un naufrage et se disputent la seule femme survivante, jusqu'à l'arrivée d'un cachalot...de très belles images aquatiques jouant sur des transparences colorée qui furent acclamées par la critique au Festival de Cannes de 1953. Et enfin Madame Butterfly's Fantasy de Kazugoro Arai et Nakaya Tobiishi, histoire tragique d'une femme japonaise et de son amant américain, que l'on peut voir sur Youtube en assez mauvaise qualité.



Sur cette vidéo on peut entendre que Eva Schwabe chante en Allemand. Je ne sais pas pourquoi sur ce film cette langue a été choisie mais cela rendait très bien. Sur l'ensemble du concert nous avons aussi eu droit, outre le français, à l'anglais et au japonais, ce qui m'a assez plu.
Un dernier point qui me hérisse un peu... le numérique! Quel dommage de voir la plupart de ces films en version plus ou moins douteuse, surtout avec des images fantômes typiques de la compression numérique et qui gâche vraiment le spectacle (est-ce parce que j'ai l'œil entraîné? Mais c'est pas beau...). Enfin on ne peut que saluer cette initiative qui nous permet de découvrir de tels films oubliés et qui nous fait passer une bonnes soirée.

1 commentaire:

Geosette a dit…

sympas cette petite critique, même si ça me dégoute encore plus de pas y avoir été.
Mais bon maintenant ça serai bien que tu nous concocte un petit teaser de Ton film avec des images du film qui bougent.C'est Noël ça serai un joli cadeau.^^
En tout cas bonne continuation.