Cette année je n’ai fait qu’une séance symbolique de Mon premier festival, faute de temps. De nombreux programmes étaient proposés (que vous pouvez toujours retrouver sur leur site) mais j’ai choisi d’aller voir la séance de contes persans, qui ne passait qu’une seule fois au studio des ursulines. Cela tombait bien car c’est un cinéma que j’aime beaucoup et qui mérite d’être connu.
Salle pleine d’histoire située dans le 5e arrondissement, elle fut ouverte en 1926 par l’acteur Armand Tallier, passionné de cinéma, dans le but de montrer "tout ce qui représente une originalité, une valeur, un effort nouveau, sans distinction de genre ou de nationalité". La salle attire alors l'élite des intellectuels du Quartier Latin, et les surréalistes sont au rendez-vous. Armand Tellier conserve la direction de la salle jusqu'à sa mort en 1958. Aujourd'hui, la programmation s'adresse au jeune public, avec des programmes de grande qualité. C’est ici que vous pouvez voir toutes les semaines le squatter indélogeable Mon Voisin Totoro, des exclusivités et des sorties nationales, des séances du programme L’enfance de l’Art au tarif unique de 5E… et parmi tout cela de très nombreux longs et courts-métrages d’animation de qualité. Pour suivre l’actualité de la salle, il suffit de s’abonner à sa newsletter d’aller consulter le site du studio des ursulines
Comme je suis une « grande », et que la majorité des spectateurs sont quand même des enfants accompagnés de leurs parents, j’attends généralement que les plus petits soient installés pour me placer. Cette fois-ci nous avons eu droit au balcon avec Tony… Dommage que nous n’ayons pas eu notre appareil photo car c’est un lieu un peu magique. La séance a commencé un peu en retard, le temps que tout le monde arrive et s’installe. Au final la centaine de place a été bien remplie et l’animatrice a pu commencer à introduire ce que nous allions voir. C'est-à-dire un programme de quatre courts-métrages iraniens datant de 2004, sans paroles et de techniques divers. Mais avant de vous parler des films, une petite précision sur l’ambiance des séances dans ce cinéma, que vous ne soyez pas surpris si vous allez y faire un tour. Ici vous vivez l’expérience de regarder un film avec une flopé de bambins qui commentent, parlent, imitent ce qu’ils entendent, pleurent, crient, vivent tout simplement. C’est un peu particulier, tout comme les guéguerre des accompagnateurs qui trouvent que les enfants de l’autre groupe font plus de bruits (shhhhhh en bas, mais ils sont mal élevés ces enfants !) mais se mettent à papoter entre eux dès qu’ils en ont l’occasion. Le moins que l’ont puisse dire c’est que ces séances sont donc vivantes ! Et qu’il en faut pour amener les plus jeunes au cinéma. Et puis c’est souvent assez drôle d’entendre les remarques des enfants ou d’avoir un concert de piaillements imitant le corbeau malheureux du film. On s’en souvient !
J’avais déjà vu des programmes de courts-métrages iraniens et je n’avais pas été déçue. Si vous ne connaissez pas déjà et que vous avez l’occasion de les voir, Les contes de la mère poule et Le petit monde de Bahador sont un vrai régal pour les yeux. Ici ce que j’ai vu valait également largement les 4E dépensés. Les réalisateurs de ces « Contes persans » ont travaillé dans le cadre de l'Institut iranien pour le développement intellectuel des enfants et des adolescents. Cet organisme, créé en 1965 et soutenu par le grand cinéaste Abbas Kiarostami, se consacre à l'éducation artistique et culturelle des jeunes. Vous pouvez en voir quelques extraits ici.
- Le Plus long voyage du monde de Mohammad Moghadam
On suit une petite chenille qui parcourt le monde au ras du sol avant de se transformer en papillon. L’écart entre les échelles est amusant et assez ludique. Le plus abordable pour les petits.
- La Pomme de Mozaffar Sheydaï et Ramin Sheydaï
En peinture animée avec de superbes images. Ici on suit le cycle naturel qui amène une pomme à être mangé par des petits animaux de la nature pour qu'il ne reste que la graine, qui créé un nouveau pommier.
- Le Retour de Vadjiollah Fard Moghadam
Ce court-métrage présente l'histoire d'un corbeau qui, dans un premier temps, fait tout pour trouver la chaleur d'un foyer avant de se rendre compte des inconvénients de l'enfermement dans une cage et d'essayer de s'en échapper. D'une certaine façon, ce conte illustre l'adage « L'herbe est toujours plus verte chez le voisin » et montre qu'il est inutile d'envier les autres. Une leçon très morale là aussi adressée aux plus petits (on pressent la fin très rapidement).
- La Vache et le Fermier de Fatemeh Goudarzi
Mon préféré ! Encore en peinture animée (décidément). Malheureusement assez court, il raconte la rencontre d'un fermier et d'une vache par l'intermédiaire d'un petit papillon. La stylisation des personnages est très efficace, surtout celle de la vache. Ce conte joue plus sur sa dimension poétique et son univers que sur une réelle narration et finit très agréablement le programme.
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