La fête de l'animation a commencé depuis Mercredi, mais ce n'est qu'aujourd'hui que j'ai eu le temps de profiter du programme : deux séances de court-métrages aussi différentes qu'intéressantes. La premières avait lieu à la Cité des Sciences de la Villette. Il s'agissait de la présentation/démonstration de la technique de l’écran d’épingles, titre assez vague qui nous avait fait espérer voir un écran d'épingles en vrai de vrai. Et bien non... la présentation consistait en fait à un extrait du documentaire L'Ecran d'épingles Alexeieff-Parker, qui dure en tout 38 minutes et que l'on peut voir dans son intégralité à la bibliothèque. En effet, j'ai appris avec étonnement que l'établissement possédait un fond non négligeable de films d'animation consultable sur place (tout comme à celle de Beaubourg), ce qui peut s'avérer très pratique!
La séance se déroulait dans la salle de cinéma Shadoks, qui se trouve à l'intérieur même de la bibliothèque. Cette petite salle reçoit régulièrement de l'animation, avec une intervenante spécialisée. Nous étions 5 adultes présents, l'occasion de faire des rencontres... Outre le documentaire assez instructif pour qui ne connaissait pas la technique, nous avons pu voir deux films de Jacques Drouin, justement les deux que je n'avais pas vu : Trois exercices sur l’écran d’épingles d’Alexeïeff (1974) et Une leçon de chasse (2001). J'ai toujours tendance à préférer les films en couleurs et les gélatines utilisées par le réalisateur dans le second film fonctionnent bien. J'avais d'ailleurs beaucoup aimé son film Empreintes (2004) dans lequel il jouait avec les matières et l'outil même de l'écran d'épingles. Je n'ai pas trouvé ce court sur internet mais une interview de Jacques Drouin qui montre sa technique et nous apprend que le seul écran d'épingle opérationnel se trouve à l'ONF, celui étant à Paris (que je pensais voir aujourd'hui) n'étant pas encore dépoussiéré. Espérons que ce sera pour bientôt!
A côté de la salle se tenait une exposition dédiée aux papiers découpés de Michel Ocelot, parrain de la fête. On pouvait y voir de grands tableaux avec les personnages et des décors du court-métrage Les trois inventeurs, une projection de ce dernier ainsi que de très belles marionnettes pour deux autres projets avortés, Le Secret de la Dame et Martial de Saint-Luc, avec des notes du réalisateur.
Nous avons ensuite couru à la prochaine qui se trouvait aux voûtes, à côté des frigos dans le 13e. Heureusement la séance a été reporté de 20mn, ce qui nous a permis d'arriver à temps et de profiter un peu de l'endroit. Cette fois c'était des court-métrage chinois qui nous attendait, de Sun Xun et PI ANIMATION STUDIO. Séance dans le cadre du festival indépendant chinois Shadows. L'artiste et son studio ont produit une série de 10 œuvres en 4 ans, à l’univers onirique et apocalyptique. A la croisée du cinéma et de la peinture, les premiers films sont très intéressants, particulièrement The lie of the magician (2005) et Shock of time (2006) de par leurs expérimentations, mais à partir de Requiem (2007), le 7e court, les codes de représentation deviennent plus systématiques et on se lasse assez vite...
En résumé une bonne journée avec de bonnes surprises :)
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